Le nombre de cancers de la peau détectés augmente de manière impressionnante, s'inquiète mardi la Fondation contre le cancer, qui demande un plan d'action national.
Il s'agit du cancer le plus courant en Belgique: environ 40% des cas détectés actuellement sont un type de cancer de la peau. C'est aussi celui qui connaît la plus grande augmentation de cas, avec 43.745 diagnostics en 2018, contre 11.000 en 2004. Un chiffre qui, à ce rythme, devrait presque doubler au cours des dix prochaines années. La majorité des cancers de la peau peuvent pourtant être évités en se protégeant de façon adéquate contre les rayons UV, déplore la fondation.
Les experts s'attendaient à une augmentation significative en raison du vieillissement de la population, mais la hausse est beaucoup plus importante que prévu, s'inquiète-t-elle. En cause: les expositions trop fréquentes au soleil, mais aussi le réchauffement climatique et la diminution de la couche d'ozone.
"Les effets les plus significatifs sur l'incidence du cancer de la peau se produiront dans la génération née entre 1960 et 1980 parce qu'elle a reçu la plus grande dose cumulée de rayonnement au cours de sa vie. Cette génération était en tout cas aussi moins consciente de la nocivité des rayons UV", précise la Fondation contre le cancer.
La Belgique reste en outre l'un des leaders en termes d'utilisation des bancs solaires par rapport aux autres pays, poursuit l'organisation, qui plaide pour interdire leur usage commercial.
Cette hausse accélérée met les soins de santé sous pression. "Les temps d'attente pour les rendez-vous chez les dermatologues sont de plus en plus longs et ont pour conséquence que certains patients reçoivent un diagnostic trop tard", déplore la fondation, qui appelle à un système qui détecterait les patients à haut risque en premier.
Afin d'éviter une augmentation de la facture des soins de santé, la Fondation contre le cancer appelle les autorités à mettre en œuvre "un plan d'action national ambitieux comprenant la prévention, la détection et le traitement". Il viserait notamment à inciter les Belges à changer de comportement en matière d'exposition au soleil, ainsi qu'à informer le grand public et à mettre en place une réglementation pour contrer la désinformation sur la vitamine D, les produits de protection solaire, les bancs solaires ou encore les applications pour smartphone pour la détection du cancer de la peau.
La fondation estime qu'il faut également mieux répartir les tâches et revoir la collaboration entre les différentes disciplines en matière de diagnostic, de soins et de suivi, mais aussi financer la recherche.
"D'autres pays nous ont précédé avec une stratégie nationale qui porte ses fruits. Le déclin du cancer de la peau chez les jeunes a commencé en Australie. Le nombre d'utilisateurs de bancs solaires a rapidement diminué au Danemark. Les Pays-Bas et le Royaume-Uni ont vu un changement significatif des comportements de protection?", souligne la fondation.