Fake news, complotisme, dérives sanitaires et réseaux sociaux ont fait bon ménage ces dernières années, qu’il s’agisse du climat ou du Covid-19… Or la lutte est inégale…
Alors que la désinformation a proliféré en ligne pendant la pandémie de Covid-19, plusieurs plateformes ont annoncé des politiques et des pratiques visant à lutter contre la propagation de la désinformation. Une nouvelle étude publiée aujourd'hui dans Science Advances suggère que les politiques de désinformation sur les vaccins contre le Covid-19 de Facebook, la plus grande plateforme de médias sociaux au monde, n'ont pas été efficaces pour lutter contre la désinformation. L'étude, menée par des chercheurs de l'Université George Washington, a révélé que les efforts de Facebook ont été sapés par les caractéristiques de conception fondamentales de la plateforme elle-même.
Facebook est conçu pour construire des communautés autour des choses qui comptent pour les gens, en utilisant plusieurs caractéristiques architecturales différentes, y compris des pages de fans, des groupes, et des algorithmes de fil d'actualité. Les chercheurs ont constaté que, bien que Facebook ait déployé d'importants efforts pour supprimer une grande quantité de contenu anti-vaccin pendant la pandémie de Covid-19, l'engagement global avec le contenu anti-vaccin n'a pas diminué au-delà des tendances précédentes, et dans certains cas, il a même augmenté.
Cette constatation est préoccupante, montrant la difficulté à laquelle la société est confrontée pour éliminer la désinformation en matière de santé des espaces publics. Le contenu anti-vaccin restant sur Facebook est devenu plus trompeur, contenant des revendications sensationnalistes fausses sur les effets secondaires du vaccin. Il y a aussi eu «des dommages collatéraux», car du contenu pro-vaccin a peut-être également été supprimé en raison des politiques de la plateforme, et dans l'ensemble, le contenu lié aux vaccins est devenu plus politiquement polarisé.
Le travail de recherche suggère que les concepteurs de plateformes de médias sociaux pourraient promouvoir la santé publique et la sécurité en travaillant en collaboration pour développer un ensemble de «codes de conduite» pour leurs plateformes, informés par des preuves scientifiques pour réduire les préjudices en ligne. Ces codes pourraient aider à équilibrer les objectifs de conception de la plateforme par rapport à la sécurité publique et à la santé.
Les chercheurs soulignent l'importance de repenser la conception des plateformes de médias sociaux pour lutter contre la désinformation et d'autres préjudices en ligne, et de travailler ensemble pour promouvoir des espaces numériques plus sûrs et plus fiables.
Derniers commentaires
Dominique Van Neste
19 décembre 2023voici un très intéressant rapport sur le 'peer-reviewing' et les publications de recheche clinique.
https://www.nature.com/articles/d41586-023-02299-w.pdf
Cet article reste à lire et relire tant il y a à méditer pour nos ainés (co-responsables de cette dérive quantitative et très peu qualitative) et pour ce qui est de l'avenir de la science, pour nos jeunes en mal de publications scientifiques, et de 'labelisation' . Cordialement D Van Neste
Dominique Van Neste
12 décembre 2023Bonjour
La tendance à faire du 'bruit' autour d'un sujet scientifique plutôt que de diffuser du 'signal' bien documenté, étayé et bien évidemment sujet à la critique de la raison et de la contre-épreuve a fait l'objet de certaines de mes communications dans le domaine du chevu dès 1996...une recherche avec les mots clé 'croissance-cheveux' avait donné quelque 6mio de citations en 2006 alors qu'aujourd'hui nous en sommes à plusieurs milliards...Combien de vies faudra-t-il pour trier ce qui est tendance par un stupide copier-coller pour buzzer et de l'information? D Van Neste, Dermatologue, Fondateur de la European Hair Research Society (1989).
André DE NAYER
28 septembre 2023Bonjour
Pourquoi ne pas labelliser Les contenus ,tout comme les revues médicales peer review le lecteur sera d’emblée rassuré quant à la qualité de l’info
André De Nayer