Les patients atteints de psoriasis ont un risque augmenté de décès prématuré dont les causes restent relativement obscures en dehors de tendances suicidaires rattachées à une plus grande fragilité psychologique.
Dans le cadre d'une étude cas-témoin ayant concerné 55.537 sujets adultes psoriasiques et 854.314 sujets contrôles sans psoriasis, une équipe britannique a comparé les taux de mortalité liée à l'alcool dans les deux populations en se servant des données croisées de registres officiels.
Dans le cadre d'un suivi médian de 4,4 ans, ils ont répertorié 115 décès en rapport avec l'alcool chez les sujets atteints de psoriasis et 1.118 chez les sujets contrôles, aboutissant à des taux respectifs par 10.000 personnes-année de 4,8 et de 2,5 et à un risque relatif majoré en moyenne de 58% pour les sujets atteints de psoriasis par rapport aux sujets contrôles (HR 1,51 ; IC 95% 1,31-1,91). Ce sont majoritairement les atteintes hépatiques liées à la consommation d'alcool qui sont à l'origine du surcroît de décès.
Au vu de ces données, les investigateurs soulignent que l'alcool est un facteur contributif important de la surmortalité prématurée dans le psoriasis et incitent à un dépistage systématique et à une prise en charge efficace de toute consommation hasardeuse.