Lors d’une rencontre organisée par UCB avec des experts, l’accent a été mis sur l’importance de cibler correctement les facteurs pathologiques du psoriasis, particulièrement l’axe IL-23/IL-17.
Le Pr Wolf-Henning Boehncke (Genève, Suisse) a insisté tout particulièrement sur l’importance de cet axe dans son exposé. Les IL-17 sont élevées dans les lésions psoriasiques. On connaît l’IL-17A, l’IL-17A/F et l’IL-17F, mais d’autres existent encore: IL-17B, IL-17D, IL17-C et IL-17E. Cependant, si l’IL-17A est bien présente, l’IL-17F est au moins aussi abondante. Les lymphocytes T17 présentent plusieurs profils différents. Les premiers produisent de l’IL-17A et de l’interféron gamma avec une activité pathogénique. Les deuxièmes produisent de l’IL-17F et ont perdu la capacité de produire l’IL-10, cytokine régulatrice de l’inflammation. Les lymphocytes T innés sont aussi à l’origine de la synthèse d’IL-17A et surtout d’IL-17F non contrôlée par l’IL-23.
La pathogenèse du psoriasis est complexe et imparfaitement élucidée aujourd’hui, mais des rôles pathogéniques distincts ont été démontrés pour les différentes cytokines, en se basant sur une analyse distincte des cellules impliquées dans le psoriasis. Certaines ne produisent que des IL17-A, d’autres que des IL-17F, qui ont été retrouvées tant dans l’immunité innée conduite par les IL-23 que dans l’immunité adaptative.
Ainsi le Pr Lluís Puig (Barcelone, Espagne) a expliqué que le blocage de l’IL-17A et de l’IL-17F, avec le bimékizumab permettait, après 8 semaines, de réduire la production de gènes pro-inflammatoires au niveau des lésions psoriasiques. (voir figure)
En conclusion, pour le spécialiste catalan, les médicaments biologiques qui ciblent spécifiquement l’axe IL-17/23 sont capables d’éliminer un grand nombre de composants du cycle inflammatoire amplifié dans le psoriasis. Les nouvelles approches permettant une double inhibition IL-17A et IL-17 permettent d’agir de manière plus efficace sur ces différents composants, notamment parce qu’elles sont capables de contrecarrer l’inflammation en amont et en aval de la production d’IL-17.
C’est important, car comme l’a expliqué le Pr Menno de Rie (Breukelen, Pays-Bas), des chercheurs ont traité avec succès des patients psoriasiques par PUVA-thérapie et ont constaté qu’il demeurait, sur les épidermes guéris, des récepteurs notamment pour l’IL-23 et les récepteurs aux chémokines CCR6, ce qui constitue en quelque sorte les traces mémorielles immunitaires de l’inflammation. Or ces facteurs pro-inflammatoires sont quant à eux éliminés par les inhibiteurs des IL-17 et IL-23. Ceci se traduit par une diminution de l’expression du gène codant pour l’IL-23, ce qui signifie qu’il existe une inhibition indirecte de l’IL-23 par les inhibiteurs de l’IL-17, permettant d’obtenir une action plus longue. La modification des cellules T mémoire peut donc constituer une opportunité pour permettre un traitement à plus long terme.
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